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Pulproman
12 décembre 2012

A mes dépens.

Le temps lui a paru long. Deux ans dit-il. Il ne faut pas tout confondre. Il n'y a visiblement aucun lien entre le moment où il est parti et le moment où un autre est arrivé. Entre les deux s'est écoulée presque une année. Mais dans ses mots, il ne parlait pas du moment où il m'a quitté. Il parlait bel et bien du moment où la place fût prise, le c­oeur verrouillé. Où sa place n'était plus la sienne, où il s'est, je crois, senti abandonné. Il ne faut pas de ça. Il n'y a pas eu d'abandon. Simplement des sentiments refoulés. Loin, trop loin. Jamais perçus que dans mes rêves. Lorsque j'entrais dans une phase de semi-éveil où je le retrouvais. Il me volait, parfois. D'autres, je ne voyais que son ombre. Floue et mal taillée, ça ne pouvait être que la sienne. Cette nuit, ce fût différent. Il y a eu plusieurs morceaux de rêves. Et lorsque mon réveil à sonné, je n'ai plus eu qu'une idée. Je n'ai pas eu besoin d'interpréter les symboles, de m'attarder sur chaque image. Ce rêve, si infantile, me disait simplement : retrouve-le. Car rêver de ses bras, c'était déjà ses bras. La chaleur de son souffle sur mes lèvres paraissait bien réelle. Alors j'ai agi vite, dans le froid, sur la route. J'ai envoyé ce message qui signerai ma perte mais où était le problème ? J'étais toujours à lui. Mes pulsions lui appartiennent. Il est le déclencheur de ma névrose qui m'a tellement manqué, tout ce temps. Car ce n'est pas tellement lui, non. C'est tout autre chose. C'est le besoin d'écrire tout ça. Incapable que je suis d'en parler. Le besoin de donner de belles formes aux phrases, tellement crues dans la réalité. C'est la puissance, la force des mots qui me jette dans ses bras. Pour retrouver ce que je sais faire avec lui, je suis prête à n'importe quoi. Je quitterai mon labrador. Le sait-il ? A-t-il un jour compris d'où lui venait ce pouvoir sur moi ? A-t-il seulement cherché ? La mégalomanie et le narcissisme comme parties intégrantes de sa personnalité, je doute. Et tant mieux d'ailleurs. Qu'en penserait-il ? Ce ne doit pas être facile pour celui qui s'est cru bourreau de sortir de cette illusion. Quel pouvoir, je demande. Quelle emprise. Et quelle sincérité, me répondra-t-il. Libre qu'il est encore de penser que je lui appartiens un peu. Si peu. Je ne suis pas plus dépendante de lui que lui de moi. J'aime juste ce sentiment. Celui qui me pousse à pianoter des heures, parfois pour rien. Epuisée à la fin de m'être tant donnée. Me torturer l'esprit à trouver des mots pour ne rien expliquer, puisque personne ne peut comprendre. A quoi bon alors ? Cette sensation. Ce besoin. Cette pression à l'arrière de l'omoplate gauche qui ne cesse que quand tout est bel est bien étalé. La page était jaune la voilà noircie. Noircie comme jamais de mes mots ratés. Et après tout ce temps, je me demande encore ce qui me retiens ici. Pourquoi ne pas partir ? En cavale, pas autour du monde, à deux heures de là.

L'amour ?

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Pulproman
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